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«Dans le cadre d’une politique en développement durable, qui vise à faire de Montréal une ville carboneutre d’ici 2050, la Ville étudiera la possibilité d’interdire l’utilisation des barbecues au charbon de bois ou aux briquettes dans les lieux publics», mentionne l’élu responsable de l’environnement, Jean-François Parenteau, en entrevue à Métro. Il précise que les barbecues font partie des éléments qui seront étudiés, au même titre que l’interdiction des pailles ou des bouteilles d’eau en plastique.

En attendant, le règlement sur le chauffage au bois de la Ville de Montréal est lui pleinement en vigueur. Il interdit depuis lundi l’utilisation d’appareils non certifiés émettant plus de 2,5 grammes de particules fines par heure, sauf en cas de panne d’électricité d’une durée de plus de trois heures.

Entré graduellement en vigueur en 2015, le règlement donnait trois ans aux propriétaires pour déclarer leur poêle ou leur cheminée et les rendre inopérant ou faire la transition vers un mode de combustion plus écologique. En effet, le chauffage au bois représente 39% des émissions de particules fines, soit presque autant que le trafic automobile (45%).

Impossible par contre de savoir si ce règlement a permis de faire baisser significativement le nombre d’appareils polluants sur le territoire montréalais. «On sait qu’environ 50 000 propriétaire ont remis une déclaration», mentionne François Parenteau, l’élu responsable de l’environnement à la Ville.

«Mais il faudra attendre encore quelques mois pour faire un premier bilan, étant donné que plusieurs ménages attendaient l’échéance du 1er octobre 2018 pour faire des changements, notamment parce qu’il y avait encore jusqu’à récemment peu de produits certifiés sur le marché», a-t-il ajouté

Le Bilan 2017 de la qualité de l’air à Montréal semble montrer que le règlement est peu suivi lors des épisodes de smog, les seules périodes où il était jusqu’ici interdit de brûler du bois ou des granules. Par exemple, le 6 janvier 2017, alors qu’un avis de smog a été émis à 16h, les particules fines ont continué à monter jusqu’à minuit dans l’Est de l’île. «Il est fort probable que l’utilisation d’appareils de chauffage au bois, malgré l’avertissement de smog en vigueur, ait fait basculer la qualité de l’air d’acceptable à mauvaise dans ce secteur», peut-on lire dans le rapport.

Maintenant que le chauffage au bois avec des appareils non certifiés est interdit en tout temps, M. Parenteau promet que les inspecteurs seront sur le terrain pour donner des amendes. Ces dernières vont de 100 à 500$ pour une première infraction.

En outre, la Ville présentera l’année prochaine un plan d’action pour contrôler les émissions dans les commerces qui sont pour l’instant exemptés. En 2015, les 70 commerces utilisant le bois pour faire cuire pizzas, poulets ou bagels produisaient autant de particules fines que 3826 maisons équipées de foyers.

À la Direction de la santé publique de Montréal, le Dr David Kaiser confirme étudier avec des chercheurs de l’Université McGill le niveau d’émission de particules fines et ultrafines d’une vingtaine de fours à bois commerciaux afin d’évaluer le niveau de risque. Il doute toutefois que les éventuelles recommandations de la Santé publique puissent ensuite être étendues aux barbecues privés.

Si l’impact des barbecues privés sur la pollution atmosphérique n’est pas actuellement étudié, leur utilisation sur la santé humaine fait déjà l’objet de recommandations.

«Le fait de cuire des viandes à haute température produit certaines substances chimiques (appelées amines hétérocycliques ou AH) cancérigènes. […] Si vous utilisez un barbecue, choisissez des coupes plus maigres et retirez tout le gras visible. Cela réduira la quantité de substances chimiques nocives libérées dans la fumée de gras brûlé», indique l’Agence de santé publique du Canada, qui conseille de tenir «les aliments éloignés des charbons ardents pour éviter que les flammes touchent les aliments».

Source: Mathias Marchal le journal Métro.
Michel Gadbois